Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/207

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Un instant s’était à peine écoulé, que déjà tous les singes voyaient ce Garouda à la grande force, comme un feu qui flamboyait au milieu du ciel. À la vue de l’oiseau, qui vient à tire d’aile, tous les reptiles de s’enfuir çà et là. Et les serpents, qui se tenaient sous la forme de flèches sur le corps de ces deux robustes et nobles hommes, disparaissent au plus vite dans les creux de la terre.

Aussitôt qu’il voit les princes Kakoutsthides, Garouda les salue et de ses mains il essuie leurs visages, resplendissants comme la lune. Toutes les blessures se ferment dès que l’oiseau divin les a touchés, et des couleurs égales sur tout le corps effacent dans un moment les cicatrices. Souparna, brillant comme l’or, les baisa tous deux, et, sous l’impression de ce baiser, il revint en eux-mêmes deux fois plus de force, de vigueur, d’énergie, de courage, de prévision et même d’intelligence qu’ils n’avaient auparavant. « Grâce à toi, lui dit Râma, nous avons échappé vite à cette profonde infortune, où le Râvanide nous avait plongés ; nous sommes revenus promptement à la bonne santé ; nous avons été délivrés du lien de ces flèches et nous avons obtenu même une force plus grande ! Être fortuné, qui rehausses de célestes parures cette beauté dont tu es doué, qui es-tu, ô toi, qui, portant ces vêtements célestes, parfumes notre haleine de célestes guirlandes et de parfums célestes ? »

Souparna, le monarque des oiseaux, embrassa, l’âme pleine de joie et les yeux troublés par des larmes de plaisir, le noble rejeton de Kakoutstha et lui dit en souriant : « Je suis ton ami, Kakoutsthide, et, pour ainsi dire, une seconde âme que tu as hors de toi : je suis le propre fils de Kaçyapa et je suis né de Vinatâ, son épouse. Je suis Garouda, que l’amitié fit accourir à votre aide ; car ni les