Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/212

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Monté sur un char et paré de pendeloques d’un or épuré, le fortuné Akampana sortit, environné de formidables Rakshasas.

De nouveau, il s’alluma donc entre les singes et les Rakshasas une bataille infiniment épouvantable, où, de l’une et de l’autre part, on sacrifiait sa vie pour la cause de Râma et celle de Râvana.

Il était impossible aux combattants de se voir les uns les autres sur le champ de bataille, enveloppés qu’ils étaient par les nuages de poussière, où le blanc, le pourpre, le jaune et le bistre se confondaient ensemble dans une teinte unique. Ils ne pouvaient distinguer au milieu de cette poussière, ni un char, ni même un coursier, ni un drapeau, ni une bannière, ni une cuirasse, ni même une arme quelconque. On entendait le cri tumultueux des guerriers s’entrechargeant et poussant des cris ; mais aucune forme n’était perceptible dans cette bataille confuse. Les singes irrités frappaient les singes dans le combat, et les Rakshasas tuaient les Rakshasas dans cette mêlée.

Bientôt la poussière fut abattue sur le sol, arrosée par un fleuve de sang, et la terre se montra aux yeux toute remplie par des centaines de cadavres.

Alors ce guerrier, le plus habile de ceux qui savent combattre sur un char, le vigoureux Akampana, emporté par sa colère, de précipiter contre les simiens son char et ses chevaux, dont le fouet ou l’aiguillon excitait la vitesse.

Les singes ne pouvaient tenir pied devant lui, à plus forte raison ne purent-ils combattre ; et tous ils s’enfuirent, brisés par les flèches du général ennemi. Quand