Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/216

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en ces termes : « Écoute, grand roi, ce que j’ai à t’apprendre, je t’en supplie à mains jointes. Il n’entrera dans mes paroles aucune intention de t’offenser, ô toi, de qui l’honneur découle. J’ai pensé que ta majesté brûlait de combattre et qu’elle avait formé la résolution de sortir : c’est là, roi des rois, la cause de ma venue en ces lieux.

« Il ne sied pas à toi, ô le plus éminent des princes, il ne sied pas à toi d’affronter le magnanime Râma, de qui tu as ravi l’épouse, ni le fils de Soumitrâ, ce Lakshmana qui n’a point son égal dans la guerre. Ce n’est pas simplement un homme, que ce Râma le Daçarathide, qui, seul de sa personne, immola tant de Rakshasas…, quatorze milliers, qui habitaient le Djanasthâna !

« Il est impossible que tu réussisses : c’est l’opinion de ces ministres mêmes dans leur intelligence. Que la vertueuse épouse de Râma soit donc rendue à son époux !

« Envoyons au plus grand des Raghouides, et de riches vêtements, et des joyaux, et Sîtâ elle-même, puissant roi, et des chars, et de l’or, et de l’argent, et du corail, des pierreries et des perles. Que Mâlyavat se rende vers lui en diligence, accompagné d’Yoûpâksha et de cet Atikâya si versé dans la connaissance des choses qui sont ou ne sont point à faire. Vibhîshana, qui les a précédés, aidera certainement ces trois envoyés, qui vont le rejoindre, à négocier la paix au camp des ennemis : sans doute, après qu’il aura salué Râma et honoré la Mithilienne, Vibhîshana lui-même, en ton nom, rendra ta captive à son époux.

« La fortune des batailles est douteuse : ou l’on tue, ou l’on est tué : n’embrasse donc pas le parti des com-