Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/241

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deux illustres hommes qui sont les premiers objets de notre douleur, eux, sur la vie desquels repose même notre force ! »

À ces mots de Vibhîshana, Djâmbavat répondit : « Écoute pour quelle raison je t’ai fait cette demande sur le Mâroutide ; c’est que, tigre des Naîrritas, si l’invincible Hanoûmat respire, cette armée, fût-elle morte, peut vivre encore ! Si le souffle de la vie est resté au Mâroutide, nous sommes pleins de vie nous-mêmes, eussions-nous rendu le dernier soupir. »

À peine ouïes ces belles paroles, Vibhîshana reprit : « Il vit, mon père, ce héros d’une vitesse égale à celle du vent : le prince, fils de Mâroute, conserve une splendeur pareille à celle du feu. Il est venu ici ; et c’est toi, seigneur, qu’il cherchait maintenant de concert avec moi. »

Hanoûmat, le fils du Vent, s’approche alors du vieillard, le salue avec modestie et lui dit son nom. Quand ce vieux roi des ours entendit, les sens tout émus, cette parole d’Hanoûmat, il crut naître, pour ainsi dire, une seconde fois à la vie. Ensuite Djâmbavat à la grande splendeur lui tint ce langage : « Va, prince des simiens, et veuille sauver les quadrumanes ; il n’y en a pas d’autre ici que toi, ô le plus vertueux des singes, qui soit assez doué de vigueur.

« Après une route merveilleuse parcourue au-dessus de la mer, veuille bien diriger ta course, Hanoûmat, vers l’Himâlaya, roi des monts. Ensuite tu verras, héros à la prodigieuse vigueur, une montagne d’or, appelée Rishabha, au front sourcilleux, et la crête elle-même du Kêlâsa. Entre deux cimes, tu verras une admirable montagne d’un éclat incomparable : c’est la Montagne-des-simples, riche de toutes les herbes médicinales. Là,