Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/242

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végétant sur le faîte, s’offriront à tes yeux, noble singe, quatre plantes à la splendeur enflammée, dont elles illuminent les dix points de l’espace. Une d’elles, herbe précieuse, ressuscite de la mort, une autre fait sortir les flèches des blessures, la troisième cicatrise les plaies, une autre enfin ramène sur les membres guéris une couleur égale et naturelle. Prends-les toutes, Hanoûmat, et veuille bien revenir ici promptement. Fais à tous les singes, fils du Vent, fais-nous présent de la vie ! »

À ces mots des torrents de force remplirent Hanoûmat, comme la mer elle-même est remplie par les courants impétueux des ondes.

Après qu’il eut offert son adoration aux Dieux, le Mâroutide à la terrifiante vigueur entra dans sa grande mission pour le salut des Raghouides. Il releva sa queue semblable à un serpent, courba son dos, infléchit ses oreilles, ouvrit sa bouche, pareille au volcan sous-marin et s’élança dans les airs d’une vitesse impatiente et merveilleuse. Ses deux bras, tels que des serpents étendus par-devant lui, Hanoûmat, de qui la force égalait celle de Garouda, le roi des oiseaux, dirigea son vol, déchirant, pour ainsi dire, les plages du ciel, vers le Mérou, ce mont, le roi des monts ; et le grand singe aperçut bientôt l’Himâlaya, doué richement de fleuves et de ruisseaux, orné de cataractes et de forêts, avec des cimes du plus magnifique aspect et semblables à des masses de nuages blancs.

Le grand singe avait parcouru mille yodjanas quand il arriva sur la haute montagne, où il se mit à chercher les quatre inestimables panacées. Mais ces divines plantes qui pouvaient changer de forme, ayant su qu’Hanoûmat n’était venu dans ce lieu que pour s’emparer d’elles, se