Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/248

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ôter la vie. En effet, ses parents lui ont dit, au nom de son intérêt, en même temps qu’ils parlaient au nom du devoir : « Abandonne la Vidéhaine ! » mais il n’a point écouté cette parole.

« Secoue, tigre des hommes, secoue ce désespoir qui est tombé sur toi sans raison ; car toute l’armée va perdre courage en te voyant la proie du chagrin. »

Revêtu de son armure, le Soumitride, tenant alors ses flèches, portant son épée, couvert de sa cuirasse et rayonnant d’une grande quantité d’or, toucha les pieds de Râma et lui dit, plein de joie : « Dans un instant ces dards, lancés par mon arc, vont dévorer le corps de ce terrible Démon, comme le feu consume un tas d’herbes sèches. »

Il dit, et, sur ces mots prononcés en face de son frère, Lakshmana joyeux sortit, brûlant de tuer le Râvanide dans un combat. Aussitôt Hanoûmat, environné par de nombreux milliers de singes, et Vibhîshana, escorté de ses ministres, suivent le frère de Râma.

Le Râvanide, plein de fureur, semblable au noir Trépas, s’avance impétueux, monté dans son char, bien décoré, spacieux, hérissé d’armes et de cimeterres, attelé de chevaux noirs. Ensuite, quand il eut promené ses regards sur tous, et sur le Soumitride, et sur Vibhîshana, et sur les principaux des singes : « Voyez ma force ! s’écria dans la plus ardente colère le puissant Râvanide aux longs bras. Tâchez maintenant de supporter dans cette guerre l’insupportable averse des flèches que va lancer mon arc, comme une pluie versée au milieu des airs. Qui tiendra pied devant moi, criant d’une voix semblable au tonnerre du nuage et semant d’une main prompte sur le champ de bataille les multitudes de mes flèches ? Tout à