Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il vit là de nouvelles mariées, flamboyantes de beauté et que les oiseaux de leurs parures couvraient comme de fleurs[1] : elles tenaient embrassés leurs époux, telles que des lianes attachées récemment à des troncs de xanthocyme.

Tandis que le prince des singes promenait ainsi tour à tour ses yeux dans chaque maison, il y remarqua des femmes jolies, gracieuses, enivrantes de gaieté, suavement parées de fleurs. Mais il ne vit point Sîtâ, issue d’une origine miraculeuse, née dans la famille des rois et de qui le pied ne déviait jamais de sa route ; cette princesse bien née, à la taille svelte comme une liane en fleurs, et qui n’avait pas encore vu couler de nombreuses années depuis le jour de sa naissance : cette femme distinguée, vertueuse plus que les plus vertueuses ; elle, qui marchait dans la voie éternelle ; elle, de qui l’image habitait dans le cœur de son époux et qui, pleine de son amour, appelait Râma de tous ses vœux.

Voyant qu’il n’avait aperçu nulle part l’épouse de Râma, le plus grand des victorieux et le souverain des enfants de Manou, il demeura longtemps frappé de tristesse, mais enfin son âme revint à la sérénité.

Le grand singe, aimé de la fortune, s’approcha de la demeure habitée par le monarque des Rakshasas.

Un haut rempart couleur de soleil environnait son château, décoré, non moins que défendu, par des fossés, auxquels des masses de nélumbos formaient comme des pendeloques. Le singe en fit le tour, examinant ce palais

  1. On sait que les jeunes filles de l’Inde se font des pendeloques et des atours avec ces brillants oiseaux-mouches, qui semblent des fleurs à la vivacité de leurs couleurs.