Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/82

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et de gagner l’amitié du vaillant Raghouide, à moins que tu ne désires une mort épouvantable.

« Avant peu le Raghouide, mon époux, qui dompte ses ennemis ; avant peu Râma, fondant sur toi, son odieux rival, m’arrachera de tes mains comme Vishnou aux trois pas ravit aux Asouras sa Lakshmî enflammée de splendeur. »

À ces paroles de la Mithilienne, le monarque irrité des Rakshasas lui répondit ces mots dans une colère montée jusqu’à la fureur : « Tu crois sans doute que ta condition de femme te met à l’abri du supplice, et c’est là ce qui t’excite à me tenir sans crainte ce langage outrageant. Il n’est pas convenable de jeter une injure ni même des paroles qui déplaisent dans l’oreille d’un roi, surtout au milieu de grandes et d’éminentes personnes. Assurément, dit-on, une politesse distinguée est la parure des femmes ; c’est un avantage, noble dame, qu’il ne t’est pas facile d’acquérir. Comment peux-tu conserver ici le désir de ton époux ?

« Au point où ma colère est montée, amassée comme elle est sur ta tête, il faudra bien que je t’envoie à la mort ! Si tu vis maintenant, c’est grâce à ce que tu es une femme ! »

Indignée de ce langage, Sîtâ répondit avec colère au monarque des Rakshasas, comme la gloire pure qui s’adresse à la honte : « À la nouvelle du carnage que Râma fit dans le Djanasthâna, à la nouvelle qu’il avait tué Doûshana et Khara même, ta première pensée fut pour la vengeance, et tu m’as conduite ici.

« Car notre habitation était vide alors de ces deux héroïques et nobles frères, sortis pour la chasse, tels que deux lions d’une caverne.