Page:Rapport final sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté, présenté par le Rapporteur spécial, M. Leandro Despouy.djvu/23

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années (Les différentes banques régionales de développement s'orientent également dans cette direction. C'est ainsi que la Banque interaméricaine de développement (BID) est parvenue à porter sa capacité annuelle de prêts à 7 milliards de dollars étant entendu que 40 % du volume des prêts ou la moitié de ses opérations viseraient le social, la recherche de l'équité et la réduction de la pauvreté.). Tout récemment, James Wolfensohn, quelques jours après avoir pris ses fonctions en tant que nouveau président de la Banque, en a confirmé les orientations en ces termes : "Sans développement social parallèle, il ne peut y avoir de développement économique satisfaisant". Enfin, la Banque s'est déclarée prête à répondre favorablement aux demandes de coopération des gouvernements en matière d'enseignement des droits de l'homme et a décidé de confier au Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme le soin d'orienter ces programmes (Voir A/50/698, par. 34 et E/CN.4/1996/51.).

92. Même s'il ne dispose pas d'éléments propres à évaluer l'ampleur des changements qui se sont produits, le Rapporteur spécial juge important de mentionner les nouvelles formes de rapports qui se sont instaurées entre la Banque et les organisations non gouvernementales, comme on le lit dans une publication récente de celle-ci : "Au fil des cinq dernières années, la Banque mondiale a modifié sa façon d'agir. Par le biais de la participation, elle a appris à écouter les partenaires et à donner aux associations locales les moyens de concevoir et réaliser des projets" (Banque mondiale, Actualités, "La participation est efficace", numéro du 29 février 1996.). Pour l'exercice 1995, 41 % des projets approuvés par la Banque prévoyaient la participation d'organisations non gouvernementales.

D. Le Fonds monétaire international

93. Le FMI n'a pas été, quant à lui, aussi sensible au changement d'orientation qui s'est manifesté dans le social, à l'échelle internationale. Etant donné sa mission "d'ordre macro-économique, sa contribution du FMI au développement social ne peut qu'être indirecte et son rôle de conseil en matière de politique sociale est nécessairement limité" (Toutes les citations concernant le FMI qui sont reproduites dans le présent chapitre sont tirées de sa contribution au Sommet de Copenhague intitulée : "Le dialogue de politique économique avec le FMI : la dimension sociale".). "Dans le domaine social, l'analyse et le conseil technique ou de politique générale relèvent en grande partie d'organisations internationales autres que le FMI, telle que la Banque mondiale, la Banque régionale de développement, la FAO, l'OIT, le PNUD, l'UNICEF, ainsi que des donateurs bilatéraux et des organisations non gouvernementales". Néanmoins, le conseil d'administration du FMI en 1988 a souligné qu'il était "nécessaire d'aider les pays membres à évaluer les conséquences des programmes d'ajustement appuyés par le FMI sur la répartition des revenus et sur la pauvreté, d'améliorer la compréhension par les services du FMI des mécanismes par lesquels les politiques d'ajustement affectent les groupes pauvres des populations, et de tirer davantage partie de l'expérience et des compétences de la Banque mondiale et des institutions de l'ONU".

94. Dans le cadre de la surveillance qu'il exerce au niveau international, "le FMI a attiré l'attention sur toute une gamme de questions touchant les problèmes du chômage et du marché du travail dans les pays industrialisés, les avantages économiques de la réduction des dépenses improductives, le renforcement des institutions et les investissements en ressources humaines dans les pays en développement et les filets de protection sociale dans les économies en transition". En outre, reconnaissant que, le plus souvent, les ajustements structurels ont, à court terme, des effets négatifs sur les secteurs les plus démunis et les plus vulnérables de la population, le FMI a préconisé l'adoption de divers palliatifs. Certains ont un caractère purement conjoncturel - il s'agit de moduler dans le temps ou d'échelonner l'impact négatif de l'ajustement - d'autres ont trait aux subventions directes à la consommation, aux programmes des travaux publics, au contrôle des