Page:Raymond Vuigner - Comment exploiter un domaine agricole.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clause me donnant la préférence en cas de vente ; ou bien, si je voulais seulement louer la ferme, je ménagerais dans la rédaction du bail une clause de résiliation au bout d’une première période de trois ans. Cette clause, il est vrai, fait courir au fermier un certain aléa, et elle peut le retenir dans l’exécution de certaines améliorations qu’il serait tenté d’entreprendre s’il avait d’emblée un bail à long terme ; mais je la crois plus avantageuse que nuisible pour le preneur aussi bien que pour le bailleur. Si la ferme est mauvaise, elle donne une porte de sortie au preneur ; elle en donne une au bailleur, si c’est son fermier qui n’est pas solvable, et cela peut prévenir de grosses pertes pour chacune des parties. Si, au contraire, l’exploitation est bonne et que le preneur, bon aussi, ait envie d’y rester et de continuer un bail parfois susceptible de refonte, il y a très peu de probabilités pour que le bailleur n’y consente pas, trop heureux d’avoir trouvé un locataire qui, en travaillant pour lui, travaille généralement, du même coup, dans l’intérêt de son propriétaire.

Avantages à être propriétaire du domaine que l’on se propose d’exploiter. Exploitation par le propriétaire lui-même.

— J’ai dit qu’après s’être entouré des garanties nécessaires par une sorte de prise à l’essai, je considéraiscomme préférable d’acheter le domaine plutôt que de le louer, lorsque l’on disposait d’une fortune suffisante ; je dois justifier cette assertion. Possesseur de sa ferme, l’agriculteur ne dépend plus absolument que de lui-même ; rien,en dehors des éléments parfois contraires, ne peut s’opposer à son succès, pourvu, comme nous le supposons, qu’il ait une réelle connaissance de son métier. Il a toute liberté pour adopter le système de cultures qui lui paraît le mieux s’adapter à la nature de ses terres et pour donner une prédominance aux branches qui sont les plus profitables. À lui seulement de prendre garde et de ne pas casser son outil envoulant en obtenir un rendement supérieur à celui qu’il peut normalement donner ; il évitera cet écueil dans une très large mesure s’il connaît et applique judicieusement la loi de restitution ; si, par un emploi approprié des engrais, il détruit certaines toxines que le retour trop rapproché d’une même plante sur le même champ semble, d’après les recherches nouvelles de la