Page:Raymond Vuigner - Comment exploiter un domaine agricole.djvu/504

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valeur suivant leur degré de détérioration ; ceci fait, il tâche de reconstituer le matériel tel qu’il devait être au moment du sinistre. Pour ce second travail, je ne dis pas que les déclarations du cultivateur n’aient pour l’expert aucune valeur, mais ce sont surtout les factures qui lui servent de guide. Prenant les factures pour base, il déprécie chaque objet selon le temps qui s’est écoulé depuis son acquisition, et, des prix ainsi obtenus, il forme un total d’où il soustrait le montant des objets épargnés ; le reste représente la somme que l’assurance paiera comme indemnité. Or il n’est pas malaisé de voir ce que cette manière de procéder peut présenter de dur pour l’assuré : d’une part, beaucoup des instruments partiellement atteints ont perdu toute leur valeur et non pas seulement la partie déduite par l’expert ; d’autre part, comment ce dernier peut-il se faire une idée exacte d’un matériel qu’il n’a pas vu et dont les factures peuvent avoir été détruites ? Pour éviter semblable inconvénient et respecter les intérêts en présence, il semble que la succession des inventaires tenus au besoin sur livres parafés par le juge de paix ou le procureur de la République devrait faire foi. Si leur comparaison et les amortissements pratiqués chaque année donnent lieu de supposer qu’ils sont bien sincères, le prix porté au dernier inventaire, amorti au besoin suivant l’époque de l’année où le feu se serait déclaré, devrait être le prix accepté par l’expert pour le paiement des indemnités, sous réserve de déduction des objets sauvés ; rien n’empêcherait d’ailleurs la compagnie de vérifier que les prix et dates d’acquisition marqués dans les colonnes à ce destinées sont bien conformes aux factures qu’on aurait pu retrouver, et, pour augmenter la garantie que lui donnent les factures en question, le cultivateur aura soin de conserver non seulement celles qui se rapportent aux acquisitions d’objets neufs mais aussi celles qui ont trait aux grosses réparations d’objets usagés.

L’assurance contre la grêle peut constituer une charge insignifiante, parce que les compagnies estiment dans certaines circonstances les risques du fléau à peu près nuls et demandent alors des primes très faibles, ou bien elle pèse très lourdement sur le budget et il devient nécessaire de rechercher