sauf exception, que le propriétaire soit agriculteur aussi bien que le métayer. Il semble, en effet, difficile que le bailleur d’une ferme donnée en métayage apprécie sans risque de se tromper s’il reçoit bien la redevance en nature à laquelle il a droit et qui forme la base même du contrat, s’il n’entend rien aux choses de l’agriculture. Pour être profitable, d’ailleurs, le métayage exige qu’il existe des liens étroits et de confiance réciproque entre les deux contractants ; cela est d’autant plus nécessaire que souvent tout ou partie du cheptel appartient au bailleur, à qui il doit être représenté à l’issue de l’engagement aussi complet qu’il l’était au début. La dépréciation est imputable au métayer qui a laissé péricliter le troupeau ou le matériel a lui confié ; la plus-value fait au contraire l’objet d’un partage entre le propriétaire et le métayer, et c’est justice puisque le propriétaire a fourni le capital à mettre en œuvre et le métayer l’habileté et le travail qui a mis à fruit le capital en question. Facile en théorie, ce partage n’est pas toujours simple dans la pratique, car il peut arriver, et il arrive en fait souvent, que le preneur délie sa bourse pour acheter de ses deniers un instrument nouveau ou un animal dont le produit doit faire l’objet d’un compte spécial où chacun doit faire preuve de bonne foi. En dehors du croît des animaux et de leurs produits, les récoltes sont elles aussi partagées entre le bailleur du fonds et le tenancier, ou bien celui-ci verse une redevance en argent : de toute façon il est soumis de la part de son propriétaire a un contrôle bien plus sévère que le fermier, et ce contrôle est pour lui la contrepartie des avantages qu’il trouve au métayage. Ces avantages sont certains au point de vue de la mise de fonds nécessaire à l’exploitation, puisque cette fois il n’y a plus à s inquiéter du prix : d’acquisition de la propriété et il n’y a plus non plus de débours à faire pour se procurer un cheptel ; il n’y a qu’à tenir compte du fonds de roulement et à voir si les produits du domaine, conduit suivant ce mode d exploitation assurent avec l’intérêt du fonds de roulement la rémunération du travail intellectuel ou manuel fourni. D’ordinaire le travail manuel est prédominant dans le cas du métayage et c'est sur de petites fermes que le métayage est pratiqué, ce sont les
