Page:Raymond Vuigner - Comment exploiter un domaine agricole.djvu/63

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conséquent, de ce chef, son successeur ne lui doit rien, de même qu’il n’a pas à payer le fermage de l’année régulièrement échue au 29 septembre, fermage exigible, suivant les usages ordinaires, à Noël et à la Saint-Jean qui suivent cette date du 29 septembre. Du 29 septembre au 15 avril, le fermier sortant a eu également le temps de vendre tout le bétail qu’il a engraissé avec les ressources de ses dernières récoltes, et comme l’herbe nouvelle n’est pas encore poussée il n’a pas eu encore besoin de se procurer des animaux de remplacement autres que ceux qu’il élève normalement ; il n’a pas eu non plus à se préoccuper des sujets nouveaux que son successeur aurait eu l’idée d’introduire, puisque c’est à l’époque précise de la cession que cette introduction, s’il y a place pour elle, sera devenue nécessaire.

Les avantages de cette combinaison apparaissent au premier abord : le fermier entrant n’a pas possibilité de reprocher à son prédécesseur d’avoir négligé du bétail lui appartenant, puisque ce bétail n’est pas encore arrivé. Tout le bétail bon à vendre l’a été aux conditions que l’ancien fermier aurait obtenues s’il avait continué d’exploiter, et il reste à expertiser un minimum d’animaux vivants qui, si l’expertise est bien faite, sont cotés à leur valeur actuelle, c’est-à-dire d’autant plus haut qu’ils sont en meilleur état. De cet ensemble de circonstances résulte pour le preneur un minimum de fonds à débourser ; ces capitaux paient les animaux de travail et d’élevage, seuls présents lors de l’expertise ; ils peuvent payer aussi certaines récoltes invendues, les approvisionnements courants et une petite valeur, la valeur consommation, fixée en Normandie à 32 francs les 1.000 kilogrammes pour le foin de légumineuses, à 8 francs les 1.000 kilogrammes pour la paille de blé, et à 6 francs les 1.000 kilogrammes pour la paille d’avoine, que les usages locaux attribuent aux pailles et fourrages restant en magasin lors de la cession. Cette valeur consommation paraît être le cinquième de la valeur commerciale des pailles etenviron la moitié de la valeur commerciale des fourrages au moment de la cession.

Mais, du 29 septembre au 15 avril suivant, le fermier sortant a exécuté pour son successeur tout un ensemble de tra-