Page:Raymond Vuigner - Comment exploiter un domaine agricole.djvu/84

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dans les cendres ; il tire de l’atmosphère l’oxygène, le carbone, l’hydrogène et l’azote.

Oxygène, hydrogène, carbone et azote. Apports par l’atmosphère d’azote ammoniacal, nécessité de favoriser ces apports par la jachère nue ou mieux cultivée.

— Nous avons déjà vu que les eaux pluviales, auxquelles le sol ne fait que servir de réservoir momentané, apportent à la plante l’hydrogène combiné à l’oxygène. Pur, l’oxygène entre dans l’organisme végétal par le mécanisme même de la respiration. Le carbone provient de la décomposition de l’acide carbonique de l’air, grâce à la merveilleuse propriété que possède, sous le nom de fonction chlorophyllienne, la chlorophylle, ou matière colorante verte des feuilles, d’opérer cette décomposition en présence de la lumière solaire. Quant à l’azote atmosphérique, les plantes le reçoivent à l’état libre, ou bien combiné à l’oxygène sous l’influence des effluves de l’électricité aérienne, ou encore uni à l’hydrogène sous forme de poussières ammoniacales. Il m’aurait fallu retracer ici l’enchaînement remarquable des belles découvertes qui ont illustré les noms deBoussingault, Georges Ville, Hellriegel et Willfart, Lawes et Gilbert, le colonel Chabrier, Aubin, MM. Muntz, Schlœsing père et fils, Laurent et tant d’autres dans leurs recherches sur l’alimentation des végétaux et suivre avec ces savants les cycles complets que l’eau, le carbone et l’azote parcourent à travers le monde ; mais le cadre de cet ouvrage ne comporte pas l’étude d’un aussi vaste sujet avec les développements que lui ont donnés M. Schlœsing père dans son Traité de chimie agricole, M. Schlœsing fils dans ses Principes de chimie agricole, M. Dehérain dans son livre sur les Engrais, et M. André dans sa Chimie végétale, de l’Encyclopédie agricole ; je me contenterai donc de renvoyer à ces divers traités les personnes qui voudront bien me lire. Toutefois, en me cantonnant dans le cadre particulier que je me suis imposé, il est certains faits que je dois signaler à l’attention du praticien.

L’agriculteur reste sans action sur les apports d’azote nitrique, c’est-à-dire en combinaison avec l’oxygène provenant de l’atmosphère, mais il peut exercer un rôle prépondérant au sujet de l’utilisation de l’ammoniaque aérienne par