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des deux Indes.
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d’hommes ſages & éclairés, ſe livrent à toutes les études qui peuvent les rendre propres à l’adminiſtration publique. Ce ſont les talens & les connoiſſances qui font ſeules admettre dans ce corps reſpectable. Les richeſſes n’y donnent aucun droit. Les mandarins choiſirent eux-mêmes ceux qu’ils jugent à propos de s’aſſocier ; & ce choix eſt toujours précédé d’un examen rigoureux. Il y a différentes claſſes de mandarins, & l’on s’élève des uns aux autres, non point par l’ancienneté, mais par le mérite.

C’eſt parmi ces mandarins que l’empereur, par un uſage auſſi ancien que l’empire même, choiſit les miniſtres, les magiſtrats, les gouverneurs de province ; en un mot, tous les adminiſtrateurs qui, ſous différentes qualités, ſont appelés à prendre part au gouvernement. Son choix ne peut guère tomber que ſur des ſujets capables, éprouvés ; & le bonheur des peuples eſt ordinairement confié à des hommes vraiment dignes de le faire.

Au moyen de cette conſtitution, il n’y a, de dignité héréditaire, que celle de l’empereur : & l’empire même ne paſſe pas toujours à l’aîné des princes, mais à celui que,