Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/400

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Histoire philosophique
378

& assez épaisse. Le noyau qu’elle environne est blanchâtre, d’une substance analogue à celle de la muscade & de même grosseur, mais plus dure & veinée intérieurement. Ce fruit est d’un grand usage en Asie. Lorsqu’on le mange seul, comme font quelques Indiens, il appauvrit le sang & dessèche les fibres. Cet inconvénient n’est pas à craindre, lorsqu’il est mêlé avec le bétel.

Le bétel est une plante qui rampe ou grimpe comme le lierre, le long des arbres ou des supports auxquels elle s’attache par de petites racines. De chaque nœud de sa tige sarmenteuse, part une feuille presqu’en cœur assez longue & rétrécie à son extrémité comme celle du liseron, marquée pour l’ordinaire de sept nervures, plus ou moins apparentes. Les fleurs disposées en épi serré, viennent aux aisselles des feuilles & ressemblent aux fleurs du poivrier, avec lequel cette plante a beaucoup d’affinité. Le bétel croît par-tout & dans toute l’Inde, mais il ne prospère véritablement que dans les lieux humides & glaiseux. On en fait des cultures particulières, qui sont très-avantageuses, à cause de son usage habituel.