Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/17

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commande à l’homme de la part de Dieu ; où il n’y a de juſte que ce qui lui plaît, d’injuſte que ce qui lui déplaît, ou à l’Être ſuprême avec lequel il eſt en commerce, & qu’il fait parler au gré de ſes paſſions ; où c’eſt un crime d’examiner ſes ordres, une impiété de s’y oppoſer ; où des révélations contradictoires ſont miſes à la place de la conſcience & la raiſon, réduites au ſilence par des prodiges ou par des forfaits ; où les nations enfin ne peuvent avoir des idées fixes ſur les droits de l’homme, ſur ce qui eſt bien, ſur ce qui eſt mal, parce qu’elles ne cherchent la baſe de leurs privilèges & de leurs devoirs que dans des livres inſpirés dont l’interprétation leur eſt refusée.

Si ce gouvernement eut dans la Paleſtine une origine plus ſublime, il n’y fut pas plus exempt qu’ailleurs des calamités qui en paroiſſent une ſuite inévitable.

Le chriſtianiſme ſuccéda au judaïſme. L’aſſerviſſement d’une république, maîtreſſe du monde, à des monſtres de tyrannie ; la misère effroyable que le luxe d’une cour & la ſolde des armées répandirent dans un vaſte empire, ſous le règne des Nérons ; les