Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/294

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ſoient des Européens, ils cultivoient pour l’Europe des productions qu’elle n’avoit pas, & lui demandoient en retour des alimens auxquels l’habitude les avoit naturalisés. À meſure que les colonies ſe peuplèrent, & que leurs productions multiplièrent les navigateurs & les manufacturiers, nos terres durent fournir un ſurcroît de ſubſiſtance pour un ſurplus de population ; une augmentation de denrées indigènes, pour des objets étrangers d’échange & de conſommation. Les travaux pénibles de la navigation, l’altération des alimens par le tranſport, occaſionnant une plus grande déperdition de ſubſtances & de fruits, on fut obligé de ſolliciter, de remuer la terre, pour en tirer une ſurabondance de fécondité. La conſommation des denrées de l’Amérique, loin de diminuer celle des productions d’Europe, ne fit que l’accroître & l’étendre ſur toutes les mers, dans tous les ports, dans toutes les villes de commerce & d’induſtrie. Ainſi les nations les plus commerçantes, durent devenir en même tems les plus agricoles.

L’Angleterre eut les premières idées de ce nouveau ſyſtème. Elle l’établit & le per-