Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/392

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Nous dirons plus. Il eſt avantageux au plus grand nombre des citoyens que la force publique encourage l’induſtrie, aiguillonne le talent & ſecoure celui qui par un zèle inconſidéré, des malheurs imprévus, de fauſſes ſpéculations a perdu ſa force individuelle ; d’où naît la néceſſité des écoles gratuites & des hôpitaux.

Je conſens même que le dépoſitaire & le moteur de la force publique, qu’il eſt de ſon devoir de faire craindre, reſpecter & chérir, pour en accroître l’énergie, ſur-tout dans les états monarchiques où elle ſemble diſtincte & séparée du reſte de la nation, en impoſe par un appareil de dignité, attire par la douceur & exhorte par les bienfaits.

Tous ces moyens ſont diſpendieux. Les dépenſes ſuppoſent un revenu ; & le revenu des contributions. Il eſt juſte que ceux qui participent aux avantages de la force publique, fourniſſent à ſon maintien. Il y a entre le ſouverain & ſes ſujets un pacte tacite, mais ſacré, par lequel le premier s’engage de ſecourir d’autant de degrés de cette force qu’on en aura fourni de parts à la maſſe générale des contributions ; & cette juſtice