Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/430

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pité au tombeau des générations innombrables. Sans doute, vos farouches ſoldats ſe ſouillèrent trop ſouvent d’un ſang innocent ; ſans doute, vos fanatiques miſſionnaires ne s’opposèrent pas à ces barbaries comme ils le devoient ; ſans doute, une tyrannie inquiète, une avarice inſatiable enlevèrent à cette infortunée partie du Nouveau-Monde beaucoup de ſes foibles enfans : mais vos cruautés furent moindres que les hiſtoriens de vos ravages n’ont autorisé les nations à le penſer. Et c’eſt moi, moi que vous regardez comme le détracteur de votre caractère, qui même en vous accuſant d’ignorance & d’impoſture, deviens, autant qu’il ſe peut, votre apologiſte.

Aimeriez-vous mieux qu’on ſurfit le nombre de vos aſſaſſinats, que de dévoiler votre ſtupidité & vos contradictions ? Ici, j’en atteſte le ciel, je ne me ſuis occupé qu’à vous laver du ſang dont vous paroiſſez glorieux d’être couverts ; & par-tout ailleurs où j’ai parlé de vous, que des moyens de rendre à votre nation ſa première ſplendeur & d’adoucir le ſort des peuples malheureux qui vous ſont ſoumis. Si vous me découvrez