Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/431

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quelque haîne ſecrète ou quelque vue d’intérêt, je m’abandonne à votre mépris. Ai-je traité les autres dévaſtateurs du Nouveau-Monde, les François même mes compatriotes, avec plus de ménagement ? Pourquoi donc êtes-vous les ſeuls que j’aie offensés ? C’eſt qu’il ne vous reſte que de l’orgueil. Devenez puiſſans, vous deviendrez moins ombrageux ; & la vérité, qui vous fera rougir, ceſſera de vous irriter.

Quelle que fût la population du Mexique, la priſe de la capitale entraîna la ſoumiſſion de l’état entier. Il n’étoit pas auſſi étendu qu’on le croit communément. Sur la mer du Sud, l’Empire ne commençoit qu’à Nicaragua & ſe terminoit à Acapulco : encore une partie des côtes qui baignent cet océan n’avoit-elle jamais été ſubjuguée. Sur la mer du Nord, rien preſque ne le coupoit depuis la rivière de Tabaſco juſqu’à celle de Panuco : mais dans l’intérieur des terres, Tlaſcala, Tepeaca, Mechoacan, Chiapa, quelques autres diſtricts moins conſidérables, avoient conſervé leur indépendance. La liberté leur fut ravie, en moins d’une année, par le conquérant auquel il ſuffiſoit d’envoyer, quinze, vingt che-