Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/109

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Les forces, que les deux puiſſances avoient fait partir d’Europe & celles qu’on put raſſembler dans le Nouveau-Monde, ſe réunirent pour prévenir ou pour ſurmonter les obſtacles qu’on enviſageoit. Cet appareil n’en impoſa pas à ceux qu’il menaçoit. Quoique les ſept peuplades cédées ne fuſſent pas ſecourues par les autres peuplades ou ne le fuſſent pas ouvertement ; quoiqu’elles ne viſſent plus à leur tête les guides qui juſqu’alors les avoient menés au combat, ils ne craignirent pas de prendre les armes pour la défenſe de leur liberté. Mais leur conduite militaire ne fut pas ce qu’elle devoit être. Au lieu de ſe borner à fatiguer l’ennemi & à lui couper les ſubſiſtances qu’il était obligé de tirer de deux cens lieues, les Guaranis osèrent l’attendre en raſe campagne. Ils perdirent une bataille qui leur coûta deux mille hommes. Ce grand échec déconcerta leurs meſures. Leur courage parut mollir ; & ils abandonnèrent leur territoire au vainqueur, ſans faire les efforts qu’annonçoient leurs premières réſolutions, & que peut-être comportaient leurs forces.

Après cet événement, les Eſpagnols vou-