Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/110

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lurent entrer en poſſeſſion de la colonie du Saint-Sacrement. On refuſa de la leur remettre, par la raiſon que les habitans de l’Uruguay n’étoient que diſpersés, & que juſqu’à ce que le miniſtère de Madrid les eût fixés dans quelqu’un de ſes domaines, ils ſeroient toujours diſposés à recouvrer un territoire qu’ils avoient quitté à regret. Ces difficultés, bonnes ou mauvaiſes, empêchèrent que l’accord ne fût terminé. Les deux cours l’anéantirent même, en 1761, & tout retomba dans la première confuſion.

Depuis, ces déſerts ont été enſanglantés preſque ſans interruption, tantôt, par des hoſtilités ſimplement tolérées, & tantôt par des guerres publiques. Privé du ſecours de l’Angleterre, le Portugal s’eſt vu enfin forcé de recevoir la loi. Les traités du premier octobre 1777 du 11 mars 1778, l’ont dépouillé, ſans retour, de la colonie du Saint-Sacrement : mais ils lui ont reſtitué le territoire de la rivière de Saint-Pierre, qui lui avoit été enlevé, ſous le prétexte, ſi ſouvent allégué, de la ligne de démarcation.

Pendant que des hommes inquiets & entreprenans déſoloient la Plata & l’Amazone,