Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/123

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Rarement, les blancs donnent-ils leur nom aux femmes de cette couleur. La plupart ſe contentent de former avec elles des liaiſons illégales. Ce commerce, que les mœurs autoriſent, ne diffère guère du mariage dans une région où tout homme diſpoſe de ſa fortune au gré de ſes caprices & de ſes paſſions.

XV. Quel a été, quel eſt au Bréſil le ſort des Indiens ſoumis au Portugal.

L’état des Indiens n’a pas été toujours le même. Dans l’origine, on ſe ſaſſiſſoit d’eux ; on les vendoit dans les marchés ; on les faiſoit travailler comme eſclaves dans les plantations.

Sébaſtien défendit, en 1570, de mettre dans les fers d’autres Bréſiliens que ceux qui auroient été faits priſonniers dans une guerre juſte : mais cette loi n’eut aucune ſuite, parce que les Portugais auroient cru s’avilir en remuant les terres, & qu’on n’avoit encore demandé que très-peu de cultivateurs à l’Afrique.

L’édit de Philippe II, qui, en 1595, confirma les diſpoſitions de Sébaſtien, qui même réduiſoit à dix ans la ſervitude de ceux que ce prince avoit permis de retenir toujours dans les chaînes, ne fut pas mieux exécuté. Deux réglemens de 1605 & de 1609 décla-