Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/124

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rèrent de nouveau les Indiens, tous les Indiens ſans exception, parfaitement libres. Philippe III, inſtruit qu’on ſe jouoit de ſes ordres, porta, en 1611, une troiſième loi qui décernoit des peines graves contre les infracteurs. Mais, à cette époque, la colonie étoit encore ſous un gouvernement municipal, la plupart de ſes adminiſtrateurs étoient nés en Amérique même ; de ſorte que les nouvelles diſpoſitions ne furent guère plus reſpectées que ne l’avoient été les anciennes.

Cependant les miſſionnaires s’élevoient tous les jours avec plus de force contre la tyrannie qui opprimoit leurs néophytes. La nouvelle cour de Liſbonne céda, en 1647, à leurs prenantes ſollicitations, & renouvela très-formellement la défenſe de retenir aucun Bréſilien dans la ſervitude. L’eſprit d’indépendance qui ſe manifeſta d’une extrémité de la colonie à l’autre, fit ſentir à une domination mal affermie qu’il ne lui étoit pas permis de vouloir tout ce qui étoit juſte ; & elle modifia ſes ordres huit ans après, en permettant l’eſclavage des individus nés d’une mère négreſſe & d’un père Indien.

Alors, les Hollandois venoient d’être