Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/125

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chaſſés de cette partie du Nouveau-Monde. Les liaiſons avec les côtes d’Afrique, qui avoient été interrompues par les guerres ſanglantes qu’il avoit fallu ſoutenir contre ces républicains, reprirent leur cours. Les nègres ſe multiplièrent dans le Bréſil. Leur ſervice dégoûta des naturels du pays, plus foibles & moins laborieux. On ne remplaça pas ceux qui périſſoient ; & ce genre de ſervitude tomba peu-à-peu par-tout, excepté à Saint-Paul, au Maragnan & ſur l’Amazone, où l’on n’avoit pas encore établi de riches cultures, & où les Portugais n’étoient pas en état d’acheter des eſclaves. Les loix portées en 1680, 1713 & 1741, pour extirper ce reſte de barbarie, furent impuiſſantes. Ce ne fut qu’en 1755, que tous les Bréſiliens furent réellement libres.

Le gouvernement les déclara citoyens, à cette époque. Ils dûrent jouir de ce titre de la même manière que les conquérans. La même carrière fut ouverte à leurs talens ; & ils purent aſpirer aux mêmes honneurs. Un événement ſi propre à attendrir les cœurs ſenſibles fut à peine remarqué. On s’occupe de plaiſir, de fortune, de guerre, de politi-