Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/189

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rivages ſeize mille trois cens trois eſclaves, qui, à raiſon de 312 liv. l’un dans l’autre, ont dû coûter 5 161 536 liv. On les a payés avec l’or, le tabac, les eaux-de-vie de ſucre, les ſortes de coton que fournit le Bréſil ; avec la verroterie, les miroirs, les bonnets rouges, les rubans, diverſes quincailleries arrivés d’Europe.

Les liaiſons de la colonie avec les iſles Portugaiſes ont un autre but. Madère lui envoie tous les ans, ſur huit ou neuf petits navires, pour 400 000 liv. de vin, de vinaigre & d’eau-de-vie. Elle reçoit des Açores, ſur quatre ou cinq bâtimens de plus, pour 610 000 liv. des mêmes boiſſons, auxquelles on joint des ſortes de lin, des viandes ſalées & des farines. Les agens de ce commerce ſe chargent en retour des productions du Bréſil, dont la métropole ne s’eſt pas réſervé la propriété excluſive. Ces différentes branches de commerce réunies n’emportent chaque année des denrées de la colonie, que pour 2 271 000 liv.

Preſque toutes les richeſſes de cette vaſte contrée du Nouveau-Monde arrivent en Portugal. Depuis 1770 juſqu’en 1775, elles