Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/191

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La colonie eſt payée avec des marchandiſes qui, originairement, n’ont pas coûté au-deſſus de quinze ou ſeize millions. Les droits que s’eſt réſervé le ſouverain, divers monopoles, des taxes exorbitantes, la cherté du fret, le bénéfice du marchand abſorbent le reſte.

Le Portugal ne fourniſſoit autrefois de ſon propre fonds à la colonie que quelques boiſſons. Depuis que l’induſtrie de ſes provinces a été un peu réveillée, il ſuffit à la moitié des conſommations qui ſe font dans la contrée du nouvel hémiſphère qui lui eſt ſoumiſe.

C’eſt avec les deux tiers des produits du Bréſil qu’on livre à l’étranger ; c’eſt avec l’or & les diamans qui arrivent de cette région ; c’eſt avec les vins, les laines, les ſels, les fruits de la métropole même, que le Portugal parvient à payer ſoixante-millions de marchandiſes qu’il reçoit annuellement des diverſes contrées de l’Europe. Il y a eu de grandes variations dans la part que les différens peuples ont priſe à ce commerce. Au tems où nous écrivons, l’Angleterre en a quatorze portions, l’Italie huit, la Hollande