Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/213

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près lui avoir beaucoup donné. Il n’y a dans le Portugal, que très-peu de cultivateurs en état de faire les avances néceſſaires. Le gouvernement doit venir à leur ſecours. Un revenu de 46 884 531 livres bien adminiſtré, facilitera ces libéralités, ſouvent plus économiques que l’avarice la plus ſordide.

Un premier changement en aſſurera d’autres. Les arts néceſſaires à la culture naîtront infailliblement, & s’élèveront avec elle. De proche en proche, l’induſtrie étendra, pouſſera toutes ſes branches ; & le Portugal ne montrera plus un peuple ſauvage entre des peuples civilités. On ne verra plus le citoyen forcé de languir dans le célibat, ou de s’expatrier, pour trouver de l’occupation. Des maiſons commodes ſe rétabliront ſur des ruines. Des ateliers remplaceront des cloîtres. Aujourd’hui ſemblables à des arbuſtes épars & rampans triſtement ſur le ſol des plus riches mines, les ſujets de cet état, preſqu’anéanti, ceſſeront enfin de manquer de tout, avec leurs fleuves & leurs montagnes d’or. Les métaux relieront dans la circulation, & n’iront plus ſe perdre dans les égliſes. La ſuperſtition finira avec la pareſſe, l’ignoran-