Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/253

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mêlés avec les premiers. Il ſembloit que la nature lui eût ordonné de reſpecter ce qu’elle deſtinoit à la nourriture des hommes.

Les iſles n’avoient pas été traitées auſſi favorablement en plantes potagères, qu’en racines & en fruits. Le pourpier & le creſſon formoient en ce genre toutes leurs richeſſes.

Les autres nourritures y étoient fort bornées. Il n’y avoit point de volailles domeſtiques. Les quadrupèdes, tous bons à manger, ſe réduiſioient à cinq eſpèces, dont la plus groſſe ne ſurpaſſoit pas nos lapins. Les oiſeaux, plus brillans & moins variés que dans nos climats, n’avoient guère d’autre mérite que leur parure : peu d’entre eux rendoient de ces ſons touchans qui charment les oreilles ; tous, ou preſque tous, extrêmement maigres, avoient fort peu de goût. Le poiſſon y étoit à-peu-près auſſi commun que dans les autres mers : mais il y étoit ordinairement moins ſain & moins délicat.

On ne peut preſque pas exagérer l’utilité des plantes que la nature avoit placées dans les iſles contre les infirmités peu communes de leurs habitans. Soit qu’on les appliquât extérieurement, ſoi qu’on les man-