Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/311

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vaſte prairie, qui eſt devant la ville, il rencontra des troupes nombreuſes qu’il diſſipa ſans beaucoup d’efforts, & il entra dans la place abandonnée.

On y trouva des tréſors immenſes, cachés dans les puits & dans les cavaux. On arrêta des riches effets ſur des bateaux que la baſſe marée avoit laiſſés à ſec. Les forêts voiſines rendirent des dépôts précieux. Peu contens de ce butin, les partis de Flibuſtiers qui couroient les campagnes, employèrent les plus affreux tourmens, pour faire avouer aux Eſpagnols, aux Nègres, aux Indiens qu’ils déterroient, le lieu où ils avoient recelé leurs richeſſes & celles de leurs maîtres. Un mendiant, conduit par le haſard dans un château que la peur avoit fait abandonner, y trouva des habits, dont il ſe revêtit. À peine avoit-il changé de décoration, qu’il fut aperçu par ces pirates, qui lui demandèrent où étoit ſon or. Ce malheureux montra les haillons qu’il venoit de quitter. Auſſi-tôt il fut mis à la queſtion ; & comme on ne put en rien tirer, on le livra à des eſclaves qui l’achevèrent. C’eſt ainſi que les Eſpagnols rendoient les tréſors du Nouveau--