Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/348

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ſa ſplendeur & à ſa félicité ; au milieu des peuples qui s’éclairent autour d’elle par les libres efforts & le concours des bons eſprits vers les ſeuls objets vraiment dignes de les occuper. La logique d’une adminiſtration prohibitive pèche de tous côtés. On n’arrête point les progrès des lumières ; on ne les ralentit qu’à ſon déſavantage. La défenſe ne fait qu’irriter & donner aux âmes un ſentiment de révolte, & aux ouvrages le ton du libelle ; & l’on fait trop d’honneur à d’innnocens ſujets, lorſqu’on a ſous ſes ordres deux cens mille aſſaſſins, & que l’on redoute quelques pages d’écriture.

L’Angleterre voit éclore tous les jours une foule de livres, où tout ce qui touche la nation eſt traité avec liberté. Parmi ces écrits, il en eſt de ſolides, composés par de bons eſprits, par des citoyens inſtruits & zélés. Leurs avis ſervent à éclairer le public ſur ſes intérêts, & à diriger le gouvernement dans ſes opérations. On connoit dans l’état peu de réglemens utiles d’économie intérieure qui n’aient été indiqués, préparés ou perfectionnés par quelqu’un de ces écrits. Malheur à tout peuple qui ſe prive de cet avantage.