Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/365

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routes, dans chacune d’elles ; & contre lequel, s’il y avoit un code exprès, comme il y en a un tacite, formé & ſouſcrit entre toutes les nations, on liroit : Qu’on se réunisse contre le traître & qu’il soit exterminé de dessus la surface de la terre. Celui qui le commet, jaloux, ſans frein & ſans pudeur de ſon intérêt, montre qu’il eſt ſans équité, ſans honneur ; qu’il mépriſe également & le jugement du préſent & le blâme de l’avenir ; & qu’il tient plus à ſon exiſtence entre les nations qu’à ſon rôle dans leur hiſtoire. S’il eſt le plus fort, c’eſt un lâche tyran ; c’eſt un lion qui s’abaiſſe au rôle abject du renard. S’il eſt le plus foible & qu’il craigne pour lui-même, il en eſt peut-être moins odieux, mais il n’en eſt pas moins lâche. Combien l’uſage du peuple Romain eſt plus noble ! Combien il a d’autres avantages ! Ouvrons, comme lui, les portes de nos temples ; qu’un ambaſſadeur ſe tranſporte ſur la frontière ennemie & qu’il y ſecoue la guerre du pan de ſa robe, au ſon de la trompette du héraut qui l’accompagnera. N’égorgeons point un ennemi qui dort. Si nous plon-