Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/390

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gleterre ſur celles des deux couronnes, & la certitude qu’elles ſeroient infiniment mieux dirigées, lui donnoient cette confiance.

Le ſyſtême de M. Pitt parut à de grands politiques le ſeul élevé ; le ſeul même raiſonnable. Sa nation avoit contracté une ſi prodigieuſe maſſe de dettes, qu’elle ne pouvoit, ni s’en libérer, ni même en ſoutenir le poids, qu’en s’ouvrant de nouvelles ſources d’opulence. L’Europe, fatiguée des vexations que la Grande-Bretagne lui faiſoit éprouver, attendoit avec impatience l’occaſion de mettre ſon oppreſſeur dans l’impoſſibilité de les continuer. Il n’étoit pas poſſible que la maiſon de Bourbon ne conſervât un vif reſſentiment des outrages qu’elle avoit reçus, des pertes qu’elle avoit eſſuyées ; & qu’elle ne préparât en ſecret, qu’elle ne mûrît à loiſir une vengeance, dont elle pourroit s’aſſurer par une bonne combinaiſon de ſes forces. Toutes ces raiſons faiſoient que l’Angleterre, quoique commerçante, étoit forcée, pour ſe maintenir, de s’agrandir ſans ceſſe. Cette néceſſité cruelle ne fut pas ſentie par le conſeil de George III,