Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/394

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

marle, qui commandoit l’armée, eût eu les talens qu’exigeoit la commiſſion dont il étoit chargé, il auroit commencé par attaquer la ville. La ſimple muraille sèche qui la couvroit ne pouvoit pas réſiſter vingt-quatre heures. On peut conjecturer que les généraux, les conſeils, la régence, que ce ſuccès facile mettoit dans ſes mains, auroient décidé la capitulation du Morro. À tout événement, il privoit cette citadelle de tous les ſecours, de tous les rafraîchiſſemens qu’elle reçut de la ville durant le ſiège ; & il s’aſſuroit les plus grands moyens pour la réduire en fort peu de tems.

Le parti qu’il prit de débuter par l’attaque du Morro, l’expoſoit à de grands malheurs. L’eau qui ſe trouvoit à ſa portée étoit malſaine, & il ſe vit réduit à en envoyer chercher à trois lieues de ſon camp. Comme les chaloupes chargées de cet approviſionnement pouvoient être inquiétées, il fallut porter, pour les ſoutenir, un corps de quinze cens hommes ſur la hauteur d’Aroſteguy, à un quart de lieue de la ville. Ces troupes, abſolument détachées de l’armée, & que l’on ne pouvoit ni retirer ni ſoutenir que par mer,