Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/396

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grande partie de ſon armée, & ſe voyant obligé, faute de forces, de ſe rembarquer dans peu de jours, rédolut de tenter l’aſſaut : mais il falloit paſſer un large & profond foſſé taillé dans le roc ; & il n’avoit rien préparé pour le combler.

Si les fautes des Anglois furent énormes, celles des Eſpagnols le furent encore davantage. Avertis, depuis plus d’un mois, que la guerre étoit commencée entre les deux nations, ils n’étoient pas ſortis de leur léthargie. L’ennemi paroiſſoit à la côte ; & il n’y avoit pas une balle de calibre, pas une cartouche faite, pas un canon ni même un fuſil en état.

Le grand nombre de généraux de terre & de mer qui ſe trouvoit à la Havane, mit, durant les premiers jours du ſiège, une incertitude dans les conſeils, qui ne pouvoit pas manquer d’être favorable aux aſſaillans.

Trois vaiſſeaux de guerre furent coulés à fond, pour fermer l’entrée du port que l’ennemi ne pouvoit pas forcer. On gâta la paſſe par cette manœuvre, & on perdit inutilement trois grands bâtimens.