Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/56

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que cette production, bornée juſqu’alors aux uſages de la médecine, devenoit de plus en plus un objet de volupté.

VII. Irruptions des François dans le Bréſil.

Cette proſpérité, dont tous les marchés de l’Europe étoient le théâtre, excita la cupidité des François. Ils tentèrent ſucceſſivement de former trois ou quatre établiſſemens au Bréſil. Leur légéreté ne leur permit pas d’attendre le fruit, communément tardif, des nouvelles entrepriſes. Ils abandonnèrent, par inconſtance & par laſſitude, des eſpérances capables de ſoutenir des eſprits qui n’auroient pas été auſſi faciles à ſe rebuter, que prompts à entreprendre. L’unique monument précieux de leurs courſes infructueuſes, eſt un dialogue qui peint d’autant mieux le bon ſens naturel des ſauvages, qu’il eſt écrit dans ce ſtyle naïf qui caractériſait, il y a deux ſiècles, la langue Françoiſe, & où l’on retrouve encore des grâce qu’elle doit regretter.

« Les Bréſiliens, dit Lery, l’un des interlocuteurs, fort ébahis de voir les Francois prendre tant de peine d’aller quérir leur bois, il y eut une fois un de leurs vieillards qui me fit cette demande. Que