Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/60

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tales. Les opérations de la nouvelle ſociété commencèrent par l’attaque du Bréſil.

On avoit les lumières néceſſaires pour ſe bien conduire. Quelques navigateurs Hollandois avoient haſardé d’y aller, ſans être arrêtés par la loi qui en interdiſoit l’entrée à tous les étrangers. Comme, ſuivant l’uſage de leur nation, ils offroient leurs marchandiſes à beaucoup meilleur marché que celles qui venoient de la métropole, ils furent accueillis favorablement. Ces interlopes dirent à leur retour, que le pays étoit dans une eſpèce d’anarchie ; que la domination étrangère y avoit étouffé l’amour de la patrie ; que l’intérêt perſonnel y avoit corrompu tous les eſprits ; que les ſoldats étoient devenus marchands ; qu’on avoit oublié juſqu’aux premières notions de la guerre ; & qu’il ſuffiroit de ſe préſenter avec des forces un peu conſidérables, pour ſurmonter infailliblement les légers obſtacles qui pourroient s’oppoſer à la conquête d’une région ſi riche.

La compagnie chargea, en 1624, Jacob Willekens de cette entrepriſe. Il alla droit à la capitale. San-Salvador ſe rendit à la vue