Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/67

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tirai ; & quoique nous ſoyons les pécheurs, c’eſt toi qui te repentiras ;

» Lorſque les enfans d’Iſraël eurent commis le crime dans le déſert, en adorant le veau d’or, tu révélas leur faute à Moïſe, & tu ajoutas, dans ton courroux, que tu voulois anéantir ces ingrats. Moïſe te dit : & pourquoi ton indignation contre ton peuple ? Avant que de sévir, conſidère ce qu’il eſt à-propos que tu faſſes. Veux-tu que l’Égyptien t’accuſe de ne nous avoir malicieuſement tirés de l’eſclavage que pour nous exterminer dans les montagnes ? Songe à la gloire de ton nom.

» Telle fut la logique de Moïſe, & telle ſera la mienne. Tu te repentis du projet que tu avois formé. Tu es le même. Mes raiſons ſont plus fortes que celles du légiſlateur des Hébreux. Elles auront le même effet ſur toi ; & ſi tu as formé le projet de nous perdre tu t’en repentiras. Ignores-tu que l’hérétique enflé des ſuccès que tu lui accordes, a déjà dit que c’eſt à la fauſſeté de notre culte qu’il doit la protection & ſes victoires ? Et que veux-tu qu’en penſent les Gentils qui nous