Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/68

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environnent, le Talapoin qui ne te connoît pas encore, l’inconſtant Indien, l’ignorant & ſtupide Égyptien, à peine mouillé des eaux du baptême ? Les peuples ſont-ils capables de ſonder & d’adorer la profondeur de tes jugemens ? Réveille-toi donc ; & ſi tu prends quelque ſoin de ta gloire, ne ſouffre pas qu’on puiſe dans nos défaites des argumens contre notre croyance. Réveille-toi ; & que les tempêtes qui ont diſſipé nos flottes, diſſipent celles de notre ennemi commun : que la peſte, que les maladies qui ont fondu nos armées, fondent les ſiennes ; & puiſque les conſeils des hommes ſe corrompent, quand il te plaît, remplis les ſiens de ténèbres & de confuſion.

» Joſué étoit plus ſaint & plus patient que nous. Cependant ſon langage ne fut pas autre que le mien, & la circonſtance étoit bien moins importante. Il traverfſe le Jourdain ; il attaque la ville de Haï ; ſes troupes ſont diſpersées. Sa perte fut médiocre ; & le voilà qui déchire ſes vêtemens, qui ſe roule à terre, qui ſe répand en plaintes amères, qui s’écrie ; Et pour-