Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/243

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L’utilité de la charrue ne ſe borneroit pas à procurer aux plantes plus de ſuc végétal. Elle aſſureroit encore leurs produits. Les iſles ſont le pays des inſectes. Leur multiplication y eſt favorisée par une chaleur continuelle, & ils ſe ſuccèdent ſans interruption. On connoît l’étendue des ravages qu’ils font. Des labours fréquens & ſucceſſifs fatigueroient ces eſpèces dévorantes, troubleroient leur reproduction, en feroient beaucoup périr, & détruiroient la plupart de leurs œufs. Peut-être ce moyen ne ſeroit-il pas ſuffiſant contre les rats que les vaiſſeaux ont apportés d’Europe en Amérique, où ils ſe ſont tellement multipliés, qu’ils détruiſent ſouvent un tiers des récoltes. On pourroit appeler au ſecours l’activité des eſclaves, & encourager leur vigilance par quelque gratification.

La pratique du labourage paroîtroit devoir amener l’uſage des engrais, déjà connu ſur la plupart des côtes. Celui qu’on emploie ſe nomme varech. C’eſt une eſpèce de plante marine, qui, au tems de ſa maturité, ſe détachant des eaux, eſt portée au rivage par le mouvement des ondes. Il eſt un grand principe de fécondité : mais employé ſans prépa-