Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/244

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ration, il communique au ſucre une âpreté déſagréable, qui doit venir des ſels imprégnés de parties huileuſes qui abondent dans les plantes marines. Peut-être ne faudroit-il, pour faire ceſſer cette amertume, que brûler la plante & l’employer en cendres. Les ſels dégagés par cette opération des parties huileuſes, & bien triturés par la végétation, circuleroient plutôt dans la canne de ſucre, & lui porteroient des ſucs plus purs.

Les terres intérieures n’ont commencé que depuis peu à être fumées. Le beſoin étendra cette pratique indiſpenſable ; & avec le tems, le ſol d’Amérique recevra les mêmes ſecours que le ſol d’Europe : mais avec plus de difficulté. Dans des iſles, où les troupeaux ne ſont pas nombreux, & n’ont même que très-rarement le ſecours des étables, il faudra recourir à d’autres engrais, & les multiplier le plus qu’il fera poſſible, pour ſuppléer à la qualité par l’abondance. La plus grande reſſource ſera toujours dans les mauvaiſes herbes, dont il faut débarraſſer continuellement les plantes utiles. On les ramaſſera, on les fera pourrir. Les colons qui cultivent le café ont donné l’exemple de cette méthode, mais avec