Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/32

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nés ſous un ciel rude ou tempéré, & qu’ils ont reçu une éducation auſtère, leurs bras ont toute leur vigueur, & leur âme n’eſt pas affoiblie. Ils forment différentes troupes de cavalerie, partagées entre les beys, ſelon le degré de force ou d’ambition de ces chefs plus ou moins accrédités. Ces hommes puiſſans diſpoſent preſque auſſi abſolument de l’infanterie Turque. Elle eſt efféminée ; elle a perdu entièrement l’eſprit militaire ; elle n’eſt guère composée que de pacifiques artiſans qui ſe font inſcrire pour jouir des prérogatives attachées au nom de ſoldat : mais quelle qu’elle ſoit, ſes officiers ſont dans une dépendance entière des beys, ſans la protection deſquels, ils ne ſauroient obtenir aucun avancement.

Indépendamment des contributions en nature que le grand-ſeigneur envoie en offrande à la Mecque & à Médine, ou qu’il fait diſtribuer aux troupes, on lève pluſieurs impôts en argent. Les terres doivent un tribut & les chrétiens une capitation. Le monopole de la caſſe, du séné, des cuirs, du ſel ammoniac, ſe vend aſſez cher. On tire beaucoup des douanes. Ces objets réunis