Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/35

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dernière cacaracte ou à l’extrémité méridionale de l’Égypte. Cette ville envoie elle-même les productions aux navires peu éloignés, ſur des barques plus grandes, connues dans le pays ſous le nom de germes.

Un entrepôt ſemblable, mais infiniment plus conſidérable, s’eſt formé près de l’embouchure orientale, à Damiette. Ce fut peut-être autrefois un port. Aujourd’hui les bâtimens ſont obligés de mouiller en pleine mer, à deux lieues de la côte, mais ſur un bon fond. Si de gros tems, aſſez ordinaires en hiver dans ces parages, les forcent de s’éloigner, ils ſe réfugient dans les rades de Chypre, d’où ils reviennent à leur poſte, après le péril.

Sept à huit cens bâtimens Turcs & Barbareſques ou bâtimens Chrétiens, naviguant pour ces peuples, arrivent annuellement, en Égypte. Cent quarante ou cent cinquante viennent de Syrie, ſoixante-dix ou quatre-vingt de Conſtantinople, cinquante ou ſoixante de Smyrne, trente ou quarante de Salonique, vingt-cinq ou trente de Candie ; & tous les autres de quelques iſles, de quelques parties du continent moins riches