Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/388

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

offrir toutes les productions à plus bas prix, échanger le ſuperflu de chaque nation avec ce qu’elle n’avoit pas ; qui donnât une grande activité à la circulation des denrées, des marchandiſes, de l’argent ; qui en facilitant, en étendant la conſommation, encourageât la population, l’agriculture, tous les genres d’induſtrie. L’Europe dut aux Hollandois tous ces avantages. On pardonne à l’aveugle multitude de ſe borner à jouir, ſans connoître les ſources de la proſpérité qu’elle goûte : mais la philoſophie & la politique doivent perpétuer la gloire des bienfaiteurs de l’humanité ; ſuivre, s’il eſt poſſible, la marche de leur bienfaiſance.

Lorſque les généreux habitans des Provinces-Unies levèrent la tête au-deſſus de la mer & de la tyrannie, ils virent qu’ils ne pouvoient aſſeoir les fondemens de leur liberté, ſur un ſol qui ne leur offroit pas même les ſoutiens de la vie. Ils ſentirent que le commerce, qui, pour la plupart des nations, n’eſt qu’un intérêt acceſſoire, qu’un moyen d’accroître la maſſe & le revenu des productions territoriales, étoit la ſeule baſe