Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/101

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Un chemin qui fait le tour de l’iſle, & deux chemins qui la traverſent de l’eſt à l’oueſt, donnent les facilités qu’on pouvoit déſirer pour porter les denrées des plantations aux embarcadaires. Avec du tems & des richeſſes, ces routes parviendront à un degré de ſolidité qu’on ne pouvoit leur donner d’abord, ſans des dépenſes trop conſidérables pour un établiſſement naiſſant. Les corvées, dont ces chemins ſont l’ouvrage, ont retardé les cultures & excité bien des murmures : mais les colons commencent à bénir la main ſage & ferme, qui a ordonné, qui a conduit cette opération pour leur utilité. Leur fardeau a été un peu allégé, dans les derniers tems, par l’attention qu’ont eue les adminiſtrateurs d’appliquer à ces travaux les taxes exigées pour les affranchiſſemens.

Au premier janvier 1777, la population blanche de Sainte-Lucie s’élevoit à deux mille trois cens perſonnes de tout âge & de tout ſexe. Il y avoit mille cinquante noirs ou mulâtres libres, & ſeize mille eſclaves. La colonie comptoit parmi ſes troupeaux onze cens trente mulets ou chevaux, deux mille cinquante-trois bêtes à cornes, trois