Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/111

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traverſent : excellentes en quelques endroits, & ſi mauvaiſes en d’autres, qu’il faut leur ſubſtituer pour la boiſſon, celles qu’on ramaſſe dans les faiſons pluvieuſes.

Denambuc, qui avoit fait reconnoître la Martinique, partit, en 1635, de Saint-Chriſtophe, pour y établir ſa nation. Ce ne fut pas de l’Europe qu’il voulut tirer ſa population. Il prévoyoit que des hommes fatigués par une longue navigation, périroient la plupart en arrivant, ou par les intempéries d’un nouveau climat, ou par la misère, qui ſuit preſque toutes les émigrations. Cent hommes qui habitoient depuis long-tems dans ſon gouvernement de Saint-Chriſtophe, braves, actifs, accoutumés au travail & à la fatigue ; habiles à défricher la terre, à former des habitations ; abondamment pourvus de plants de patates & de toutes les graines convenables, furent les ſeuls fondateurs de la nouvelle colonie.

Leur premier établiſſement ſe fit ſans trouble. Les naturels du pays, intimidés par les armes à feu, ou séduits par des proteſtations, abandonnèrent aux François la partie de l’iſle qui regarde au couchant & au midi, pour