Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/119

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Ses rapports avec les autres iſles lui valoient la commiſſion & les frais de tranſport, parce qu’elle ſeule avoit les voitures. Le gain qu’elle faiſoit pouvoit s’élever au dixième de leurs productions, qui devenoient de jour en jour plus conſidérables. Ce fonds de dette rarement perçu, leur étoit laiſſé pour l’accroiſſement de leurs cultures. Il étoit augmenté par des avances en argent, en eſclaves, en autres objets de premier beſoin, qui, rendant de plus en plus la Martinique créancière des colonies, les tenoit toujours dans ſa dépendance, ſans que ce fût à leur préjudice. Elles s’enrichiſſoient toutes par ſon ſecours, & leur profit tournoit à ſon utilité.

Ses liaiſons avec l’iſle Royale, avec le Canada, avec la Louyſiane, lui procuroient le débouché de ſon ſucre commun, de ſon café inférieur, de ſes ſirops & taffias que la France rejettoit. On lui donnoit en échange de la morue, des légumes ſecs, du bois de ſapin, & quelques farines.

Dans ſon commerce interlope aux côtes de l’Amérique Eſpagnole, tout composé de marchandiſes de fabrique nationale, elle