Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/123

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grands embarras. Pluſieurs avoient beſoin de ſe caréner ; la plus grande partie exigeoit au moins quelque réparation. Ces ſecours manquoient dans les rades peu fréquentées, où les ouvriers ne s’établiſſoient point dans la crainte de n’y pas trouver aſſez d’occupation. Il falloit donc aller ſe radouber dans certains ports, & revenir prendre ſon chargement dans celui où l’on avoit fait ſa vente. Toutes ces courſes emportoient au moins trois ou quatre mois.

Ces inconvéniens, & beaucoup d’autres, firent déſirer à quelques habitans & à tous les navigateurs, qu’il ſe formât un entrepôt où les objets d’échange entre la colonie & la métropole, fuſſent réunis. La nature paroiſſoit avoir préparé le fort Royal pour cette deſtination. Son port étoit un des meilleurs des iſles du Vent, & ſa sûreté ſi généralement connue, que lorſqu’il étoit ouvert aux bâtimens Hollandois, la république ordonnoit qu’ils s’y retirâſſent dans les mois de juin, de juillet & d’août, pour ſe mettre à l’abri des ouragans ſi fréquens & ſi furieux dans ces parages. Les terres du Lamentin, qui n’en ſont éloignées que d’une lieue, étoient les