Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus fertiles, les plus riches de la colonie. Les nombreuſes rivières qui arroſoient ce pays fécond, portoient des canots chargés, juſqu’à une certaine diſtance de leur embouchure. La protection des fortifications, aſſuroit la jouiſſance paiſible de tant d’avantages. Mais ils étoient contrebalancés par un territoire marécageux & mal-ſain. D’ailleurs cette capitale de la Martinique étoit l’aſyle de la marine militaire, qui dédaignoit alors, qui même opprimoit la marine marchande. Ainſi le fort Royal ne pouvant devenir le centre des affaires, elles ſe portèrent à Saint-Pierre.

Ce bourg qui, malgré les incendies qui l’ont réduit quatre fois en cendres, contient encore dix-huit cens maiſons, eſt ſitué ſur la côte occidentale de l’iſle, dans une anſe ou enfoncement, à-peu-près circulaire. Une partie eſt bâtie le long de la mer ſur le rivage même ; on l’appelle le mouillage : c’eſt-là où ſont les vaiſſeaux & les magaſins. L’autre partie du bourg eſt bâtie ſur une petite colline peu élevée : on l’appelle le fort, parce que c’eſt-là qu’eſt placée une petite fortification, qui fut conſtruite en 1665, pour réprimer les séditions des habitans contre la